Comme vous le savez sûrement, tous les jeux permettent de développer des compétences ! C’est également un fabuleux outil d’appropriation du monde, le premier n’est autre que son propre corps. Dans cette double approche à la fois intérieure et extérieure, voici quelques exemples de jeux aux sensations fortes !
« La bouche est un tapis d’éveil »
Dés la naissance, nous commençons à jouer ! Comme nous le fait remarquer Sophie Marinopoulos dans Jouer pour grandir, la bouche est le premier jouet. La découverte des textures et des goûts permet déjà le développement de l’autonomie (et oui, on a besoin de personne pour jouer avec sa bouche). Ces jeux de bouche se retrouvent tout au long de la vie dans cette même verve : de la tétine à la cigarette et de l’utilisation de la paille jusqu’aux baisers les plus fougueux (qui, il faut bien l’admettre, chamboulent à tous les âges). Mais il y a aussi des « vrais » jeux de société étudiés pour cela comme le kiosque à chocolat ou les oies gourmandes (… ça met l’eau à la bouche !) qui nous permettent de former notre goût pour apprendre à mettre de la saveur dans nos vies !
Touché !
Du touche-touche à la motricité fine en passant par les sports les plus acrobatiques, le jeu permet un apprentissage des limites de son corps et d’une dextérité, le développement physique voir même le surpassement ! C’est aussi une façon d’appréhender le contact avec l’autre, de délimiter son espace vital et d’accroître sa sensibilité. Les jeux qui nécessite de se bander les yeux comme Colin Maillart son également de bons moyens prendre place dans notre corps et de nous aidez à l’intégrer totalement comme notre moyen de transport sur la route de la vie.
« Ça sent la chair fraîche … »
Certains jeux se sont portés sur le thème difficile à aborder du nez. C’est le cas de la route des épices ou le loto des odeurs qui utilisent des essences qu’il faudra deviner et/ou mémoriser. Un bon moyen d’apprivoiser son odorat. C’est certainement le sens le plus fin et subtile car nous n’avons pas toujours la pleine conscience de son utilisation. D’où l’intérêt de le développer grâce au jeu !
Je(u) t’ai vue !
Les jeux visuels sont quant à eux légion ! Les sept différences, les jeux de discrimination visuelle comme les Memory et le Jungle speed, les jeux d’adresse comme les quilles ou les jeux de description comme Identik ne sont que quelques exemples. Ce type de jeux, plus que la vue, permettent de travailler l’observation et donc la perception. A travers cela, c’est aussi l’interprétation de l’environnement que l’on peut approcher. La vue est le point d’entré privilégié de notre vision du monde (oh comme le terme est bien choisi !). Il construit notre manière d’imaginer et de nous représenter le monde.
Entends-tu les clochettes tintinnabulées ?
(Notez bien la prouesse technique d’utiliser « tintinnabulé » !)
Les jeux qui utilisent l’ouïe peuvent être joués en aveugle ce qui permet de porter son attention sur l’écoute. Les arbres et les écureuils – dans lequel les joueurs « arbre » tapent dans les mains alors que les joueurs « écureuil », les yeux bandés, doivent les retrouver – et Colin Maillart (une fois de plus) sont de beaux exemples. Les jeux contemporains se sont aussi glissés dans la brèche de l’utilisation de la discrimination auditive comme mécanique de jeu. Cette notion est également associée au rythme comme dans Rythm’n boulet, Zik ou encore Chef de tribu boum-ba-boum.
Se découvrir soi même et ainsi découvrir le monde par le développement de ses organes récepteurs, porter son attention sur ses sens en augmentant leur acuité offre une manière différente de se sentir vivant en décuplant le plaisir de la perception de chaque instant. Le jeu s’inscrit ici dans une forme d’éducation à la relation à soi et par la même à son environnement. Profiter pleinement d’un paysage, de la brise sur son visage, du contact avec l’autre, de la variété des saveurs et des senteurs de la vie donne tous sont sens au fameux adage d’Horace : « Carpe diem »